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charlotte pitt - Page 5

  • Resurrection Row de Anne Perry

    Resurrection Row

    de

    Anne Perry

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    "Un brouillard aigre et épais tournoyait dans les rues, effaçant les distances, créant un halo autour des lampes à gaz. L'air âpre et humide qui prenait à la gorge ne refroidissait pourtant pas l'enthousiasme des spectateurs à la sortie du théâtre; certains fredonnaient encore quelques mesures du Mikado, la nouvelle opérette de Gilbert et Sullivan."

    Sir Desmond et Lady Cantlay se dirigent vers Leicester Square, avec l'intention de héler un fiacre. Un cab émerge du brouillard. Mais son conducteur ne semble pas réagir aux invectives de sir Desmond. Ce dernier pense avoir affaire à un homme ivre. Son choc est donc immense quand il se rend compte qu'il a affaire à un cadavre.

    "Il était affreusement évident que l'homme était mort, et ce depuis longtemps. L'odeur putride qui se dégageait du corps et de la terre dans ses cheveux étaient plus impressionnantes encore que la chair livide et boursouflée"

    Le couple se met à crier. Et alerte ainsi Thomas Pitt qui sortait aussi du théâtre en compagnie de son épouse Charlotte.

    Très vite, Thomas découvre que le corps déterré serait celui d'un certain Lord Augustus Fitzroy-Hammond. Son enquête va donc le mener dans les riches quartiers de Gladstone Park.

    Mais il n'est pas au bout de ses surprises car d'autres cadavres sont enlevés de leurs tombes...Qui aurait intérêt à perpétrer de tels actes?

     

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    Il s'agit de la quatrième enquête de Thomas et Charlotte Pitt que je découvre depuis le début de l'année. J'aime beaucoup ces rendez-vous mensuels avec mes amies de LC: Bianca, Céline et Fanny qui nous a rejointes sur ce titre.

    J'ai trouvé que cette enquête se démarquait des trois précédentes. Dans le sens où elle m'a semblé quasi inexistante. Des cadavres sont déterrés et retrouvés dans un cab, une église...Et il s'agit pour Thomas de découvrir le coupable et les motifs qui peuvent le pousser à profaner ainsi des tombes. Ses investigations s'étirent sur les trois quarts de ce tome avant qu'on ne comprenne la véritable raison. Alors, tout s'accélère...jusqu'au dénouement final. Qui ne revêt pas un aspect spectaculaire, contrairement à d'habitude.

    Non, selon moi, l'intérêt n'a pas résidé cette fois-ci dans l'intrigue policière (même si je tiens à souligner que Thomas a trouvé seul le fin mot de l'histoire). Mais plutôt dans la description de la société victorienne à la fin des années 1880. Une fois encore, nous sommes plongés dans les riches quartiers de la capitale.

    Thomas doit interroger les riches habitants de Gladstone Park. Ce qui l'amène à retrouver Lady Vespasia Cumming-Gould, la tante par alliance d'Emily que nous avions rencontrée dans le troisième volume, Le Crime de Parangon Walk. J'ai été ravie de retrouver ce personnage que j'avais beaucoup aimé.

    Grâce à elle, on en apprend un peu plus sur les usages observés dans la haute société. Notamment en ce qui concerne les veuvages. Lord Augustus laisse, en effet, une veuve déjà courtisée par un jeune homme...Or, il faudrait qu'elle respecte un délai un peu plus long, si elle ne veut pas subir le courroux de ses comparses.

    Le ton très corrosif utilisé par l'auteure permet de souligner l'hypocrisie de cette société. Il s'exprime pleinement dans les dialogues de Lady Vespasia ou dans la description des scènes d'enterrement.

    Une fois encore, ce prétendant ne nous est pas inconnu. Il s'agit de l'ex-beau frère de Charlotte dont elle était follement amoureuse dans L'étrangleur de Cater Street. Ils vont renouer des liens. Ces scènes de retrouvailles et de tête-à-têtes m'ont beaucoup plu. Elles soulignent le chemin parcouru par notre héroïne depuis le premier tome. Et aussi l'immense bonheur qui l'unit à son mari.

    Toutefois, ce qui m'a le plus marqué dans ce tome, c'est la peinture des bas-fonds londoniens. J'étais habituée avec la série des Monk à des visites des quartiers sordides de la capitale. Néanmoins, cette fois-ci, ces incursions prennent un aspect plus politique. Une grande partie du roman est consacrée à une loi que souhaiteraient faire passer plusieurs habitants de Gladstone Park à la Chambre des Lords pour favoriser l'éducation des jeunes. J'ai beaucoup admiré la personnalité de Carlisle, cet homme passionné, prêt à toutes les compromissions, pour sauver ces enfants plongés dans la misère avant qu'il ne soit trop tard. J'aimerais le retrouver dans d'autres épisodes de cette série.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai passé un agréable moment de lecture. Mais c'est surtout la peinture de la société victorienne qui a retenu mon attention. Tout comme l'évolution des interactions entre les personnages.

    Editions 10/18, collection "Grands détectives", 314 pages, 8,10 €

    Billet dans le cadre d'une LC avec Fanny, Céline et Bianca; du Mois anglais et des challenges Anne Perry et God save the livre 2013

     

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  • Le Crime de Parangon Walk

    Le Crime de Parangon Walk

    de

    Anne Perry

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    "L'inspecteur Pitt regarda la jeune fille, et un indicible sentiment de tristesse s'empara de lui. Bien qu'il ne l'eût pas connue de son vivant, il connaissait et chérissait tout ce qu'elle avait perdu à présent. "

    Fanny Nash, une jeune fille, vient d'être violée et tuée dans une maison de Parangon Walk. Comme ce quartier huppé de Londres relève de son district, l'inspecteur Pitt est chargé de l'investigation.

    Mais, très vite, il se heurte au mutisme et au rejet des résidents. Son enquête piétine...Une nouvelle agression a lieu...

    Heureusement, il peut compter sur l'aide de Charlotte, sa femme et de sa belle-soeur, Emily.

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    Quel plaisir de me replonger une nouvelle fois dans l'univers d' Anne Perry! Un auteur que j'ai redécouvert grâce au challenge de Syl à la rentrée 2012.

    Cette fois-ci, en compagnie de Bianca et de Céline, je me suis lancée dans la troisième aventure des époux Pitt.

    Une jeune femme s'est effondrée morte dans les bras de sa belle-soeur dans un quartier chic de la capitale anglaise. Est dépêché sur les lieux du crime l'inspecteur Pitt. Il fait ainsi la connaissance de la famille Nash et des autres habitants de Parangon Walk.

    Tous les hommes peuvent être soupçonnés. Même le mari d'Emily...Au fil des interrogatoires, l'enquête s'enlise. Les riches résidents se soutiennent et préfèrent accréditer la thèse d'un coupable à rechercher parmi les domestiques ou les éventuels rôdeurs.

    Mais Emily, comme dans le précédent opus, souhaite mener ses propres investigations. Elle convie ainsi sa soeur Charlotte à un thé chez elle. Et de fil en aiguille, la fait inviter aux autres garden-partys, thés...du quartier.

    Ces deux enquêtes parallèles permettent une meilleure plongée dans le monde huppé de l'époque victorienne. En effet, grâce à Emily et Charlotte, on entre de plain-pied dans la haute-société londonienne.

    Il existe une très forte rivalité féminine. Chacune se jauge, critique l'habillement de l'autre, se dispute les faveurs des hommes...

    J'ai été également très choquée par l'attitude que les dames de la haute-société pouvaient avoir concernant le viol. C'est comme si la jeune fille l'avait cherché par son comportement dépravé.

    "D'après vous, Fanny aurait mérité de se faire agresser? demanda Charlotte sans détour. [...]

    Franchement, Mrs Pitt, ces choses-là arrivent rarement aux femmes...chastes! Elles évitent de se trouver dans ce genre de situation. Je suis sûre que vous n'avez jamais été attaquée! Pas plus que l'une d'entre nous, d'ailleurs!"

    Une fois encore, Charlotte m'a énormément impressionnée. Anne Perry a su créer un personnage fort, digne, doté d'une grande moralité qui n'a pas peur de dire ce qu'elle ressent. Une vraie dame parmi toutes celles qui prétendent l'être.

    Son attitude explique d'ailleurs l'attrait qu'elle exerce sur deux membres de la société de Parangon Walk: Lady Vespasia Cumming-Gould, la tante du mari d'Emily et le Français Paul Alaric, objet de toutes les attentions féminines. J'ai beaucoup apprécié ces deux nouveaux protagonistes: la première pour son intelligence, sa franchise, sa ressemblance avec Charlotte et le second pour son côté charmeur, protecteur...J'espère les retrouver dans de prochains volets.

    L'évolution d'Emily m'a également intéressée. Autant je n'avais pas apprécié son côté très capricieux dans l'Etrangleur de Cater Street, autant je l'ai trouvée plus humaine et plus mature. C'est sans doute un des avantages des séries: donner la possibilité au lecteur de suivre les transformations des héros.

    En revanche, j'ai regretté de ne pas voir assez Thomas Pitt. Je l'ai trouvé assez effacé.

    L'intrigue policière m'a tenue en haleine jusqu'au bout. Les rebondissements, les disparitions, les meurtres se multiplient...Et jusqu'aux dernières pages, on ne sait pas qui est (ou sont) le(s) coupable(s).

    Comme dans les Ames noires, Anne Perry a donné des accents de tragédie grecque au dénouement.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai passé un très bon moment en compagnie des Pitt et j'ai hâte de replonger avec eux dans le monde victorien des années 1880.

    Editions 10/18, 2002, 316 pages, 7,50 €

    Lu dans le cadre d'une lecture commune avec Bianca et Céline et des challenges Anne Perry, God save the livre 2013, la plume au féminin édition 2013, victorien et polar historique.

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  • Le Mystère de Callander Square

    Le Mystère de Callander Square

    de

    Anne Perry

     

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    "L'air automnal était doux et légèrement brumeux: sous le soleil de cette fin d'après-midi, les feuilles mortes formaient des taches jaunes sur l'herbe de Callander Square. Dans le petit jardin au milieu du square, deux hommes armés de pelles contemplaient une excavation à la surface du sol. Se baissant, le plus grand plongea les mains dans la terre humide. Avec précaution, il en sortit l'objet qu'il recherchait: un petit os ensanglanté.

    -Ce serait quoi à ton avis? Trop gros pour un oiseau.

    -Une bestiole, répondit le premier. Un chien qu'on aurait enterré là-dessous"

    Mais les deux hommes se rendent vite compte, en poursuivant leur tâche, que cet os appartient au reste d'un bébé enterré et que sous le premier squelette, se dissimule un second cadavre de nourrisson.

    Thomas Pitt se retrouve chargé de l'enquête.

    Selon lui, "il s'[agirait] probablement de quelque malheureuse servante séduite, qui [aurait] accouché seule, et l'enfant [serait] mort. Elle [aurait] dû l'enterrer en cachette et garder son chagrin pour elle-même, de peur de se retrouver à la rue sans travail et sans références pour un autre emploi"

    Mais, l'affaire est-elle vraiment si simple? Quels secrets dissimulent réellement "les façades majestueuses" de Callander Square?

     

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    Après l'Etrangleur de Cater Street, voici la seconde aventure du couple Pitt que je lis avec Bianca et Céline.

    Nous retrouvons nos héros, deux ans après les funestes événements qui ont entouré leur rencontre. Ils se sont mariés, en dépit de la position sociale plus élevée de la jeune femme. Et vivent très pauvres mais très heureux. Comme nous l'apprenons rapidement, Charlotte attend même un heureux évènement.

    Ce qui explique l'attitude de son mari...Au début de son enquête, il souhaite, en effet, lui cacher la macabre découverte de Callander Square. Mais, Charlotte l'apprend par le journal et décide de lui porter secours. Elle sollicite l'aide de sa soeur Emily, désormais Lady Ashworth pour mener des investigations parallèles. Et se retrouve très vite engagée  par  un des habitants de Callander Square, le général Balantyne, pour retracer les souvenirs de guerre de sa famille.

    Ainsi, nous lecteurs, disposons de trois niveaux d'entrée qui nous permettent d'appréhender chacun des suspects de façon différente et de mieux cerner l'importance de la hiérarchie sociale. Par Emily, nous disposons du traitement et du regard d'une égale. Par Thomas, nous avons accès tant aux domestiques qu'aux maîtres. Mais nous percevons nettement le peu d'égards devant sa position. Par Charlotte, en revanche, nous voyons surtout les Balantyne et certains domestiques.

    A ces trois regards croisés se superposent de temps en temps ceux de certains des résidents de Callander Sqaure: le général Balantyne, Lady Augusta, Reggie Southeron...

    Cette multitude de narrateurs nous permet donc de nous faire une meilleure idée de la vie dans la haute société londonienne dans les années 1880.

    Les rapports entre les maris et femmes sont très bien esquissés et complètent la vision qu'on pouvait se faire après avoir parcouru L'étrangleur de Cater Street. Une nouvelle fois, les épouses sont contraintes de fermer les yeux et de tenir leur rang.

    Dans la haute société, on s'entraide. En témoignent les nombreux échanges entre les privilégiés de Callander Square.

    De même, ce roman nous offre la possibilité de mieux saisir les rapports entre les maîtres et les domestiques. Dans certaines maisonnées, il ne vaut mieux pas être servante. L'attitude de Reggie Southeron, un personnage lubrique et repoussant, vis-à-vis de ses employées féminines en est la preuve.

    "La discrétion et le bon goût étaient les deux piliers d'un attitude de gentleman. Il existait des fonctions que tout le monde connaissait, mais dont on ne s'entretenait pas en société. Assouvir ses instincts avec les servantes en faisait partie. C'était normal, c'était dans la nature d'un homme: même si l'on vous soupçonnait de se livrer à cette activité, cela ne méritait pas de commentaires"

    De plus, l'intrigue policière m'a semblé très intéressante. Au fil des pages, des morts surviennent. La tension monte jusqu'à la dramatique confrontation finale...Cette fois-ci, Thomas Pitt ne résoud pas l'énigme par hasard.

    Anne Perry a su trouver une solution pertinente et parfaitement en adéquation avec les thématiques qu'elle développait dans ce roman. Je n'en dirai pas plus afin de préserver le suspense.

    Bref, vous l'aurez compris: ce deuxième volet des aventures des Pitt m'a bien plu (mon coeur reste néanmoins fidèle à William Monk). L'auteur a su ressusciter, comme à son habitude, l'époque victorienne et créér une galerie de protagonistes intéressante.

    Voici les billets de Bianca et de Céline.

    Si vous voulez nous rejoindre pour la troisième enquête le 10 mai, vous êtes les bienvenus.

     

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    Editions 10/18, 1997, collection "Grands détectives", 382 pages, 8,70 €

    Lu dans le cadre des challenges Anne Perry, God save the livre 2013, victorien, la plume au féminin 2013 et polar historique.

     

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